Tchad : Un très mauvais départ de l’année 2021 pour le peuple tchadien.
La vie sociale et éducative paralysée en raison de la grève de la plateforme revendicative lancée le 11 janvier 2021.
Par KOULARESSEM PEURBO[1]
La plateforme revendicative qui regroupe les organisations syndicales (UST, CIST, SYNECS et SYMET) s’est réunie le samedi 09 janvier 2021 à la Bourse du travail pour évaluer l’accord signé avec le gouvernement le 09 janvier 2020, soit un an jour pour jour. Cet accord prévoit entre autres la levée du gel des effets financiers, le paiement des frais de transport de 2017 à 2019. Mais après évaluation, la plateforme revendicative a décidé de lancer le lundi 11 janvier 2021 sur toute l’étendue du territoire national une grève avec service minimum dans les hôpitaux et centres de santé jusqu’à la satisfaction totale de ses réclamations estimant que le gouvernement n’a pas respecté ses engagements contenus dans l’accord. Il faut rappeler que cet accord, conclut en 2020, a permis de mettre un terme à plusieurs mois de grève suite aux 16 mesures prises par le gouvernement en 2016 pour faire face à la crise économique due à la chute du prix de baril du pétrole dont certaines ont été en partie mises en œuvre.
Cette grève générale des travailleurs du secteur public a pour première conséquence la fermeture des établissements scolaires et universitaires publics et privés. Elèves, étudiants et parents payent un lourd tribut. D’un côté, les élèves et étudiants n’ont pas la possibilité de poursuivre normalement leur cursus scolaire et universitaire, et de l’autre, les parents d’élèves qui continuent à subir les coups de frais de scolarité surtout dans les établissements d’enseignement privés. De plus, l’absence de service total dans les établissements sanitaires vient s’ajouter à la crise sanitaire à laquelle est confrontée la population depuis l’apparition officielle du premier cas de contamination au Tchad le 19 mars 2020. Or, le développement d’un pays dépend de l’investissement humain et de la qualité de fourniture des services de soins offerts à la population.
Le Tchad ne peut aspirer à un pays émergent si l’éducation ne fonctionne pas de manière convenable et efficace ou même que la population n’a pas accès à un service de soins appropriés, régulier et total. Il y a un seul mal pour l’heure à combattre : c’est la Covid-19. Vivement, que le gouvernement et la plateforme accordent leurs violons pour le bien-être social de la population.
[1] Juriste, Chargé de l’Information et de la communication.